Le 26 mai 2012, l’ensemble des personnes présentes (membres d’associations et de collectifs d’associations) réunies à Palaiseau (Essonne) a décidé de créer une coordination dénommée « Coordination pour la Solidarité des Territoires d’Ile de France et contre le Grand Paris » (COSTIF).
Cette coordination a pour but de rassembler les mobilisations collectives contre ce projet pharaonique et de renforcer leur visibilité, afin de promouvoir un développement équitable et solidaire dans toute l’Ile de France.
La coordination dénonce :
– Le projet de Paris ville monde, la priorité donnée à la concurrence mondiale,
– Les projets démesurés et dispendieux ne répondant pas aux besoins des habitants, financés par le gaspillage et la destruction irréversible de ressources rares,
– Les déplacements d’emplois dans les pôles d’hypercompétitivité créant d’inutiles et coûteux besoins de transports ainsi que des villes dissociées au détriment de leurs habitants,
– L’hypertrophie de l’Ile de France préjudiciable aux autres régions, qui se voient vidées de leurs populations actives, les plus jeunes et les plus qualifiées,
– La spéculation foncière et la « gentrification » de Paris et de la petite couronne, la relégation des populations modestes habitant toujours plus loin et se déplaçant toujours davantage, et l’instrumentalisation de la grande couronne comme espace pour les entrepôts et les décharges dont Paris et la petite couronne ont besoin,
– La dégradation des conditions de la recherche résultant des décisions autoritaires des plans campus et de la loi Grand Paris, masquée par les opérations de prestige (campus Paris-Saclay),
– L’utilisation de concepts pseudo écologiques cherchant à masquer des projets très destructeurs pour l’environnement : port d’Achères, villages « nature » de Disney, « carré vert » et Europa city sur le Triangle de Gonesse, Vélodrome à St Quentin en Yvelines,
– La justification donnée par le « Grand Paris » à la construction de nouvelles autoroutes, au lieu d’orienter les budgets exclusivement vers l’amélioration du réseau de transports collectifs,
– L’absence de véritable débat public dans des conditions démocratiques et la négation des pouvoirs des communes, intercommunalités et de la région.
La coordination demande :
- L’abrogation des prérogatives abusives de l’État décidées dans la loi Grand Paris : dissolution de la Société du Grand Paris, dissolution de l’Etablissement public Paris Saclay, abandon du schéma directeur territorial du Plateau de Saclay,
- Le rétablissement de la Région dans ses prérogatives en matière d’aménagement du territoire et notamment de transports avec le rétablissement des compétences du Syndicat des Transports d’Ile de France (STIF), et l’abandon de « Paris métropole » qui vise essentiellement à créer une « petite région » riche au détriment de la grande couronne en reprenant les principes de concentration de la loi Grand Paris,
- La relocalisation des emplois dans leurs bassins de vie en développant un polycentrisme (à l’opposé du principe des clusters) : arrêt du développement de la Défense, arrêt du campus Paris-Saclay, suppression des projets de lignes de transports dans les zones non urbanisées,
- Une politique de régionalisation et de répartition de l’emploi au bénéfice de toutes les régions assurant à celles-ci le maintien de leur population active, évitant de « siphonner » les jeunes actifs vers l’Ile de France,
- L’amélioration en priorité des transports existants et la création de transports de proximité à partir d’une analyse des besoins par bassin de vie,
- La construction de logements adaptés aux besoins des territoires, exclusivement pour résoudre le mal logement actuel et non pour faire grossir une agglomération déjà parmi les plus denses du monde,
- La préservation des terres agricoles et du patrimoine naturel (forêts, rigoles etc) : protection totale du triangle de Gonesse, du Plateau de Saclay, de la plaine de Montjean, des terres sacrifiées par le projet « Disney » de villages nature en Seine et Marne, et plus généralement l’arrêt de l’artificialisation des terres,
- Le soutien à l’agriculture de proximité et aux circuits courts, à la promotion des cultures bio, aux cultures vivrières, le développement des jardins familiaux y compris en ville,
- Des moyens véritables pour une recherche fondamentale et appliquée indépendante, dans l’ensemble des régions françaises, et sur le Plateau de Saclay le développement de liens cohérents entre recherche appliquée et territoire d’implantation,
- Un réel accès aux informations pour tout projet d’opération d’aménagement du territoire dès son début et la prise en compte véritable des avis des citoyens à toutes les phases, en apportant des moyens aux associations et aux collectifs pour leur permettre d’élaborer une véritable contre expertise.
Nous voulons des territoires vivants, de nouveaux liens ville-campagne, la coopération entre les territoires, une décentralisation des pouvoirs fondée sur l’implication directe des habitants.
Les premiers signataires sont des habitants membres d’associations et collectifs du triangle de Gonesse, du Plateau de Saclay, de Paris, Bagnolet, Montreuil, La Défense, du Val de Marne.