Le projet Castro, était une aubaine pour le Grand Paris en permettant la construction de 24 000 logements dans le parc. D’où, dans un premier temps l’appétit des décideurs locaux et du premier ministre qui ont signifié leur accord … jusqu’à la révolte citoyenne !
Le collectif pour la défense et l’extension du parc Georges Valbon–La Courneuve
fait le point dans un 4 pages distribué depuis le mois de janvier 2016 :
« Il y a maintenant 10 mois, une grande mobilisation s’est opposée au projet « Central Park » de bétonnage du parc de La Courneuve. Ce projet prévoyait 24 000 logements dans le parc, soit une amputation d’au minimum 80 hectares classés Natura 2000. À l’initiative de l’architecte Castro et du promoteur immobilier DCU, il avait reçu le soutien de la plupart des autorités publiques : le président du Conseil départemental, le président du Conseil régional, le président de Grand Paris Aménagement, et surtout le Premier ministre qui voulait imposer ce projet par une Opération d’Intérêt National (OIN). »
Sans relâche, nous avons occupé le parc, participé aux pique-niques hebdomadaires, organisé des rassemblements et des réunions d’information, interpellé les élus, informé les usagers.
16 000 personnes ont signé la pétition contre ce projet anti-écologique, antisocial et antidémocratique.
La mobilisation a fait reculer les autorités publiques : l’une après l’autre, elles ont annoncé qu’il n’était plus question de reprendre ce projet de « Central Park ». C’est une première et importante victoire.
Où en est-on aujourd’hui ?
Pour le conseil départemental, propriétaire du parc, la réponse à cette mobilisation a consisté à organiser une consultation auprès de 3 500 Séquano-Dionysiens. Les résultats ont confirmé ce que notre collectif clame depuis des mois : les habitant-e-s de la Seine Saint-Denis ne veulent pas que l’on bétonne leur jardin commun. En revanche, ils veulent des services et des espaces publics de qualité. Ils savent que notre avenir commun c’est la préservation des poumons verts, des lieux de loisirs, de fraternité, et de détente gratuits.
Aujourd’hui, le parc n’en reste pas moins menacé. Des arbres ont déjà été coupés sans déclaration préalable. Le Premier ministre n’a pas renoncé à l’espoir de construire des logements dans le parc, comme il l’a réaffirmé par courrier à notre collectif (29 juin 2015) ; nous sommes désormais face à une multitude de projets portés par l’État, le Conseil
départemental, le Grand Paris et certains élus locaux. Des projets flous, morcelés et surtout non discutés publiquement.
Quels sont ces projets qui menacent le parc ?
L’État, par l’intermédiaire de sa ministre du Logement, ne désespère pas de construire sur les « franges » du parc ; autrement dit de rogner sur son emprise actuelle. Des élus locaux voudraient pouvoir construire sur les parties du parc situées à Dugny, comme la
Pigeonnière ou à Stains comme c’est déjà le cas entre les entrées des Trois Rivières et du Moulin Neuf. Le terrain des Essences qui appartient à l’État est une enclave dans le parc ; il pourrait servir à des constructions. Lesquelles et sur quelle surface ?
Quant à l’Aire des Vents, le Président du Conseil départemental considère qu’elle ne fait pas partie du périmètre historique. Il voudrait pouvoir y installer le village des médias en cas d’obtention des JO 2024. Là encore, ce projet aboutirait à construire des bâtiments et
équipements. Provisoires ? Définitifs ?
Ni réduction, ni morcellement de notre poumon vert,
ni privatisation ;
pour un vrai projet d’extension et de valorisation
Une fois de plus, tous ces projets s’élaborent loin des habitants et des usagers. Ils ont par ailleurs tous en commun de vouloir réduire, morceler ou privatiser le parc pour des promoteurs immobiliers. Ces projets ne sont pas à la hauteur des enjeux, ils sont dangereux. Notre Collectif défend une autre vision et un autre projet pour le parc. À l’heure
des enjeux climatiques, de santé publique et des inégalités d’accès aux espaces verts de détente et de loisirs, le seul projet ambitieux et d’avenir c’est l’extension du parc.
Les créateurs du parc avaient imaginé qu’il atteindrait 800 hectares. Il n’est pas trop tard pour reprendre cette ambition à la hauteur des enjeux du 21e siècle et des habitant-e-s de nos quartiers et de la Seine Saint-Denis.
Nous voulons
- Des engagements fermes, écrits et définitifs contre toute construction dans le parc ;
- Le maintien du classement Natura 2000 du parc par UE, l’engagement des élus locaux, départementaux, régionaux, de la Métropole et du gouvernement à ne faire aucune demande de dérogation ;
- Être associés aux études menées par l’équipe de maîtrise d’œuvre paysagère retenue par le Conseil départemental de Seine Saint-Denis ;
- Le développement des activités sportives, culturelles gratuites dans le parc ;
- L’amélioration des entrées et leur multiplication tout en maintenant les buttes paysagères anti-bruit, des aménagements permettant d’accéder aisément au parc à pied, en vélo et en transport en commun ;
- La résorption des fractures urbaines autour du parc par l’enfouissement de l’A 1, la requalification en boulevards urbains des voies qui l’entourent, la création d’une couverture en promenade végétalisée le long du parc Sud entre l’entrée Montjoie et ‘entrée des Marronniers ;
- L’intégration du terrain des Essences comme partie intégrante du parc ;
- La préservation de l’Aire des Vents pour en faire une espace d’activités sportives et culturelles relié au parc ;
- Le lancement d’études pour l’agrandissement du parc sur 80 ha via l’utilisation des terrains qui bordent le parc : le bassin de la Molette (en tant que réserve ornithologique), le terrain des Essences à la Courneuve, la partie Sud-Ouest de l’aéroport du Bourget, les terrains de la rivière Le Croult et de l’A 16 jusque dans le Val d’Oise ;
- L’inscription dans les documents stratégiques de la Région et de la Métropole du Grand Paris de l’extension du parc à 800 ha comme envisagée par ses créateurs, sont extension pouvant se développer sur l’emrise actuelle de l’aéroport d’affaires du Bourget.
Rendez-vous avec le collectif le parkétanou tous les derniers dimanches du mois entre 14 h et 16 h dans le parc (devant la Maison du Parc).
www.petitions24.net/stop_au_projet_centra_park